L'affaire commence au mois
de juillet, en pleine période estivale. La préfecture de
Bastia ordonne l'ouverture d'une enquête publique sur le futur
tracé du sentier du littoral des Agriates. Il se localise entre
la commune de St-Florent et la plage de l'Ostriconi, soit une distance
de 40 kilomètres. Malgré ses 1000 kilomètres de linéaires
côtiers et ses innombrables espaces vierges de construction, la
Corse dispose seulement de 13 km de sentiers balisés ( Cap Corse
).
Le dossier déposé
par la DDE contient une cartographie qui fera l'objet de nombreuses
controverses:
- présences de clôtures
et murs non répertoriés.
- pistes et sentiers qui mènent
au bord de mer non mentionnées.
- sentiers qui longent la
mer oubliés.
- pontons et minis ports privés
ignorés.
Début août, nous
avons interrogé le directeur de la DDE de Haute Corse, Monsieur
Guy de Bayeul, il nous a certifié que la carte et le tracé
proposé étaient fiables.
Il nous a confirmé
que les constructions suivantes étaient légales et n'occupaient
pas le DPM:
- La maison et la jetée
situées sur la parcelle 63 a. (Mme Blanc Dominique ép Verbeke
Albert).
- Habitations et jetée
situées sur la parcelle 60 a.
- Habitations et mur
situées sur la parcelle 50, (Mme de Ribaud de la Raffinière)
- Garages, jetée,
et clôture situés sur la parcelle 120, (Blanc Dominique,
ép Verbeke Albert).
- Garages, jetées
et clôture barbelée situées sur la parcelle 419 a.
(Mr d’Ormesson et Mr Moreuil).
- Habitations,
jetées et clôture barbelée situées sur les parcelles
: 568, 567, 285, 502, 500, et 282.
Malgré ça, le Préfet Lemaire a demandé à l'administration de prolonger d'un mois l'enquête d'utilité publique.
Mais revenons, plus en détail,
sur ces fameux édifices portuaires qui font le bonheur et le confort
des prestigieux résidents de St-Florent.
Lorsqu'on se penche sur les
photographies aériennes et la carte de l'IGN, il est aisé
de constater une myriade de violations du domaine public maritime.
Rappelons que la loi "littoral"
considère le DPM comme imprescriptible et inaliénable.
Or, il semblerait qu'il ne
s'agit pas de construction de type "ponton démontable" mais d'édifice
"en dur".
D'après le maire de
St-Florent, certains ont été construits dans les années
soixante et seraient utilisés par toute la population.
Pour en avoir le cœur net,
nous avons accosté, caméra au poing, sur celui de Monsieur
Jean d'Ormesson. Dès l'accostage, le personnel de maison a commencé
à s'agiter dans tous les sens.
Au bout d'une minute, nous
avons eu la visite du gardien de la propriété: altercations
violentes, menaces et insultes dont nous gardons un formidable souvenir.
En octobre, Monsieur de Bayeul
nous a confirmé que les minis ports de St-Florent sont installés
illégalement sur le domaine public maritime.
D'après certaines indiscrétions,
le Préfet de Corse, Jean-Pierre Lacroix envisagerait la destruction
de ces constructions, un moindre mal pour ceux qui devront, comme tout
le monde, payer un emplacement au port de St-Florent.
Quant au futur tracé
du sentier du littoral, la décision sera prise bientôt par
le Préfet de Haute-Corse. Devant le tollé général
soulevé après le tracé de la DDE, il n'est pas impossible
que celui-ci empiète sur les propriétés de nos célébrités
locales.
Ce reportage commandé
par la chaîne M6 n’a jamais été diffusé.